Pourquoi l'Association Gay Lesbienne Handicap?
L'enquête « Handicaps, incapacités, dépendance » de l'INSEE réalisée en 2002, révèle que « 12 millions de français subissent un handicap », soit plus d'une personne sur quatre.
Pourtant, peu de français semblent concernés par le handicap. Le handicap dérange, parce qu'il fait peur et que l'on ne connaît rien à son sujet. Il est tout bonnement absent de la vie sociale.
Le regard de notre société occidentale sur le handicap est fuyant et hypocrite. On idéalise la perfection physique, on valorise l'esthétique du corps. On vit dans le culte de l'argent et de la mode.
Les personnes ayant un handicap physique doivent supporter des règles bien souvent injustes et cruelles. La majorité des lieux de loisirs et de convivialité homosexuels comme hétérosexuels sont inaccessibles. Le malaise est encore plus important lorsqu'on aborde la sexualité. Une personne handicapée tombe ains le plus souvent dans la spirale de l'isolement.
C'est pourquoi, l'AGLH existe : pour avancer sur la question du handicap et pour faire accepter les différences.
En plus de leurs permanences où trouver aide et soutien, les bénévoles de L'AGLH programment des sorties dans les établissements accessibles. L'association souhaite en outre développer l'interassociativité avec les associations LGBT, afin d'intégrer les membres de l'AGLH au sein d'autres associations par des activités communes et également permettre aux personnes n'ayant pas d'handicap d'avoir une vision différente sur les personnes handicapées.
Vous trouverez les coordonnées de toutes les antennes régionales sur le site http://www.aglh.com.
Ce week-end, au forum des associations du 1er Festidays Gay de Mimizan, IDEM a rencontré Jean-Paul, l'un des membres très actifs de la section bordelaise de l'AGLH qu'il dirige avec énergie:
- Idem: Quelles sont les difficultés que vous rencontrez encore?
- Jean-Paul: Beaucoup de personnes nous refusent les droits les plus élémentaires. Même la communauté homo nous est hostile. Les handicapés sont censés aller se coucher à 8 heures du soir! Lorsque nous sortons et que nous nous plaignons qu'un lieu n'est pas accessible à nos fauteuils roulants, nous essuyons encore des remarques déplaisantes. Moi-même, il y a quelques semaines, j'ai entendu un directeur d'établissement gay me rétorquer que je n'avais qu'à rester chez moi, alors que je réclamais la construction d'un ascenseur indispensable!
- Idem: L'handicapé dérange donc encore en mai 2006?
- Jean-Paul: Oui. Et beaucoup sont incapables de voir que d'autres utiliseront cet ascenseur ou toute autre structure d'accès si elle existe et qu'ils n'en pâtiront pas en terme de clientèle, bien au contraire. L'handicapé est toujours perçu comme isolé et gênant, personne n'a envie de se mettre en quatre pour lui. Beaucoup de personnes restent encore persuadées que nous devrions vivre à l'écart.
- Idem: Pourtant cela peut arriver à tout le monde... Comment vit-on son homosexualité quand on est handicapé?
- Jean-Paul: Finalement pas plus mal qu'un hétérosexuel... handicapé! Le vrai problème est de faire admettre que nous avons une sexualité tout court, comme les autres. Dans l'imaginaire populaire nous n'avons pas de sexualité. Pourtant nous éprouvons les mêmes sentiments que les valides, nous aimons, nous désirons, nous avons envie d'être aimés et désirésl Mais comme souvent le physique joue plus que l'intellect dans la communauté homo...
- Idem: Bien vu! (rire). Où en est l'AGLH en mai 2006?
- Jean-Paul: L'AGLH et son président Hervé CHENAIS souhaitent débattre sur la différence et particulièrement sur la vie de tous les jours d'une personne handicapée qui s'accepte comme homosexuelle. Il y a beaucoup à dire sur la famille, les amis, les collègues de travail, la communauté homo et surtout sur la sexualité de chacun. Nous souhaitons également participer à des rencontres festives, c'est pour cela qu'AGLH Aquitaine sera présente par exemple à la Marche des Fiertés de Biarritz et à celle de Bordeaux les 10 et 17 juin 2006!
- Idem: Nous aimerions prendre rendez-vous avec vous pour une soirée conférence-débat à PAU, à la rentrée ou début 2007...
- Jean-Paul: Ce sera avec grand plaisir et notre président se fera une joie de venir en personne pour l'occasion. Nous tenons tout particulièrement à ces rencontres interassociatives, qui servent autant à informer qu'à créer du lien!
- Idem: Merci encore et à bientôt Jean-Paul. Ta joie de vivre et ton dynamisme font plaisir à voir! Nous sommes prêts à lutter à vos côtés pour faire reculer l'invalidité des coeurs!