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IDEM et les Trans !

Le suicide des Jeunes

Ces dernières années, et suite à notre préoccupation grandissante liée au nombre alarmant de suicides pour cause d'homosexualité réelle ou supposée - ou pour cause d'homophobie devrait-on plutôt dire ! - chez les jeunes de 16 à 25 ans, IDEM avait choisi d'accorder une importance toute particulière aux jeunes de notre région.

 

Nous avons donc reçu à maintes reprises des lycéens, des étudiants et parfois même leurs professeurs. Nous avons reçu des parents, des groupes petits et grands. Nous avons également organisé des accueils personnalisés pour plus de disponibilité.

 

Nous avons participé à la réflexion et parfois même à l'écriture de travaux: TPE, mémoires, exposés.

 

Nous avons écouté, informé, précisé, expliqué, éclairé, rassuré !


Et nous continuerons d'oeuvrer dans ce sens, sans relâche.


 

La question du genre

Aujourd'hui nous souhaitons également ouvrir le débat sur un sujet d'actualité de plus en plus brûlant.

 

Selon Judith Butler, philosophe et écrivain, le « genre », masculin ou féminin, serait une construction sociale. Voici ce qu'elle exprimait  lors de son invitation à L'Ecole Normale Supérieure de Paris, il y a peu :

 

"   Dire que le genre procède du « faire », qu’il est une sorte de « pratique » [a doing], c’est seulement dire qu’il n’est ni immobilisé dans le temps, ni donné d’avance; c’est indiquer également qu’il s’accomplit sans cesse, même si la forme qu’il revêt lui donne une apparence de naturel pré-ordonné et déterminé par une loi structurelle. Si le genre est « fait  », « construit », en  fonction  de certaines normes, ces normes mêmes sont celles qu’il incarne et qui le rendent socialement intelligible. Si, en revanche, les normes de genre sont également celles qui bornent l’humain, c’est-à-dire qu’elles déterminent la manière dont le genre doit être construit afin de conférer à un individu la qualité d’humain, alors les normes de genre et celles qui constituent la personne sont intimement liées. Se conformer à une certaine conception du genre équivaudrait alors précisément à garantir sa propre lisibilité en tant qu’humain. À l’inverse, ne pas s’y conformer risquerait de compromettre cette lisibilité, de la mettre en danger.  (...)

 

Si le genre est une sorte de pratique, une activité qui s’accomplit sans cesse et en partie sans qu’on le veuille et qu’on le sache, il n’a pour autant rien d’automatique ni  de mécanique. Bien au contraire. Il s’agit d’une sorte d’improvisation pratiquée dans un contexte contraignant. De plus, on ne « construit » pas son genre tout seul. On le « construit » toujours avec ou pour autrui, même si cet autrui n’est qu’imaginaire. "

 

La question du genre n'interroge pas seulement les homosexuels, elle concerne tout le monde. C'est quoi être un homme, être une femme ? Pourquoi a-t-on besoin d'une frontière si clairement définie entre le masculin et le féminin ? Le sexe de mon état-civil correspond-il à mon sexe apparent ? Mon genre est-il mon sexe biologique ? Quel homme suis-je ? Quelle femme suis-je ? Quel homme ou quelle femme a-t-on voulu que je sois, que je devienne? Quel homme ou quelle femme voudrais-je devenir ?

 

En effet si l'orientation sexuelle peut poser question, la notion de genre n'est pas aussi évidente qu'on voudrait bien le (faire) croire et n'est pas nécessairement reliée à la première. Par exemple, il y a des hommes qui n'ont pas une apparence dite "virile" et qui pourtant sont hétérosexuels, il y a des femmes qui sont extrêmement féminines dans notre code social et qui pourtant sont lesbiennes. Et il y a des personnes qui ne souhaitent pas être définies par ce critère et qui tablent volontiers sur l'ambiguïté. Et certaines vont même jusqu'à mettre leur apparence physique en conformité avec leur être intime. Quoiqu'il en soit, beaucoup aimeraient ne plus se voir imposer leurs goûts par un diktat social qui décide pour eux et ne tient pas compte des individualités.

 

IDEM espace pour la transidentité

en Béarn

Tout ceci nous amène bien évidemment à considérer l'insertion dans la société des hommes dits "efféminés" et des femmes dites "viriles", et non plus seulement des gays et des lesbiennes, ainsi que le cheminement et les difficultés rencontrées par les personnes "intersexe", par les hermaphrodites et par les trans (personnes transgenres et personnes en transition du masculin au féminin ou mTf, et du féminin au masculin fTm).


Qu'en est-il de leurs difficultés au quotidien, dans leurs familles, dans leur emploi ? Comment gèrent-elles la transition et toutes ses étapes ? Comment prévenir l'isolement ? Comment éviter la discrimination, les jugements hâtifs, l'absence d'information ?

 

N'oublions pas que dans LGBT il y a le T de Trans ! IDEM se fera donc porte-parole des Trans en Béarn.

 

Nous souhaitons dire à toutes ces personnes que la porte de notre association leur est grande ouverte et qu'ils et elles y trouveront un lieu de parole et de partage pour raconter leur expérience, un espace pour être accueilli et entendu, soutenu et respecté.


Conseil d'administration d'IDEM

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