Demandez le programme !
Vendredi 15 février
Soirée d'ouverture
Nous vous attendons toutes et tous "crossdressed"
dans la salle ce soir-là !
Les garçons en filles et les filles en garçons !
Pour une confusion des genres totalement "queer" !
20h15 : La Parade
De Srđan Dragojević, Serbie, 2011, 1h52 min
avec Nikola Kojo et Miloš Samolov
La Parade, le synopsis :
Un criminel de guerre se retrouve obligé d'encadrer la gay pride de Belgrade…
Projection suivie d’un débat
avec la déléguée régionale de SOS Homophobie
La sortie de ce film militant sur le droit à l’homosexualité ne pouvait pas tomber plus à propos ! Après La Fanfare, le réalisateur et poète de Belgrade au nom imprononçable Srjan Dragojevic, nous offre une nouvelle comédie déjantée, un bijou d'humour aux dialogues irrésistibles.
Lemon, fanatique d’armes aux tatouages aussi gros que sa croix, a la main mise sur les malfrats de Belgrade. Mais devant le chantage de sa fiancée, ce gangster homophobe, comme l’ensemble de ses fréquentations, va se retrouver forcé de mener la défense de la première Gay Pride Serbe. Ses collègues de judo s’étant désolidarisés de cette cause insupportable, il part en quête de ses anciens camarades de front. Patibulaires bosniaques, albanais, kosovars ou encore guerriers croates vont batailler sous le drapeau arc-en-ciel contre les skinheads. Choc des cultures, leçon de tolérance et hilarité garantie.
Un rire cathartique. Car dans la Serbie de 2012, on frappe encore les hommes et les femmes ayant une orientation sexuelle différente et pas seulement dans les parcs, mais aussi dans les rues de Belgrade. Le réalisateur, lui-même la cible de discriminations, montre l’indifférence du gouvernement, comme ce chef de police véreux dans le film, qui relate la vraie première Gay Pride de 2001 en Serbie. Laquelle s’est terminée en effusion de sang : une trentaine de militants homosexuels ont été brutalement battus par des hooligans et des néonazis “tandis que la police était postée juste là, ne faisant rien pour arrêter ce massacre” s’indigne le réalisateur. Montrer à l'écran d'anciens criminels des Balkans, qui furent opposés par des haines fratricides, s'unissant pour lutter contre l’homophobie, c'est le grand souffle du film. “Je crois fermement que La Parade aura un effet similaire sur la nation serbe. Ils vont crier, ils vont hurler mais ils vont regarder le film. Et quand ils le regarderont, peut-être vont-ils réfléchir et reconsidérer leurs préjugés et stéréotypes à l’égard de ceux dont la seule faute est d’être différents".
et aussi dimanche 17 à 18h, lundi 18 à 22h15 et mardi 19 à 14h
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Samedi 16 février
20h30 : Les Invisibles
Documentaire de Sébastien Lifshitz
France / 2012 / 1h55 / couleur
Avec Yann et Pierre, Bernard et Jacques, Pierrot, Thérèse, Christian,
Catherine et Elisabeth, Monique, Jacques.
Les Invisibles, le synopsis : Des hommes et des femmes, nés dans l'entre-deux-guerres. Ils n'ont aucun point commun sinon d'être homosexuels et d'avoir choisi de le vivre au grand jour, à une époque où la société les rejetait. Ils ont aimé, lutté, désiré, fait l'amour. Aujourd'hui, ils racontent ce que fut cette vie insoumise.
Projection suivie d’un débat avec Thérèse Clerc
Thérèse Clerc, un parcours d'exception
Invisible, Thérèse Clerc ? Voilà qui va en faire sursauter plus d’un, notamment ceux qui connaissent la verve et le caractère bien trempé de cette femme publique, la plus célèbre militante féministe de Montreuil, âgée de 86 ans.
A l’affiche des « Invisibles » la fondatrice de la Maison des Femmes et de celle des Babayagas a rarement passé autant de temps sous les feux des projecteurs que ces derniers mois.
En plein débat sur le mariage pour tous, le long-métrage de Sébastien Lifshitz parle d'un sujet que Thérèse connaît bien. Mariée à 20 ans et mère de quatre enfants, elle divorce à 40 ans, se met à travailler et se rend compte qu'elle préfère les femmes.
C'est alors que commence une vie de militante féministe active : elle se bat pour la contraception, intègre le MLAC, Mouvement pour la liberté de l’avortement et la contraception, créé en 1973 et devient même avorteuse.
Elle participe au MLF, milite à la CGT et au PSU et crée un groupe de contestation féministe au sein de l'Eglise.
Elle crée ensuite la Maison des Femmes de Montreuil qui accueille les femmes, leur prodigue des conseils juridiques et personnels, et organise pour elles et avec elles toutes sorte d’ateliers (arts, autodéfense, débats).
En 1997, elle commence à réfléchir à un projet de maison de retraite autogérée pour les femmes, la Maison des Babayagas, à Montreuil... La Maison voit le jour à l'automne 2012.
Aujourd’hui, elle milite encore pour le droit à l’euthanasie. Jusqu’à récemment, elle faisait encore des interventions dans les lycées sur des questions féministes. Aujourd’hui, elle se déplace en province pour impulser la création d’autres Maisons des Babayagas.
Elle s’intéresse aussi à la sexualité des personnes âgées, encourageant les femmes de son âge à ne pas renoncer au plaisir. Elle prépare aussi un congrès sur les « vieux homos », comme elle les appelle.
Thérèse Clerc fait partie de ces personnes qui donnent à voir un autre visage de la vieillesse. Une vision où se conjuguent vie active, vie sociale, solidarité, enthousiasme et envie d’avancer. Une vieillesse épanouissante et riche en expériences.
C'est avec un immense plaisir que nous l'accueillons au Méliès ce soir après la projection !
Quand Sébastien Lifshitz parle de son film :
Collectionneur de clichés amateurs et anonymes qu'il chine ici et là, Sébastien Lifshitz, le réalisateur de Wild Side et des Corps ouverts est tombé un jour en arrêt sur la photo de deux dames âgées « à l'allure très bourgeoise » dont l'image dégageait un mystère.
Etaient-elles sœurs ou amies ? S'aimaient-elles ? Formaient-elles un couple ?
Pour en avoir le cœur net, il a feuilleté un album entier de leurs photographies dispersées par les années et a vite découvert qu'il s'agissait d'un couple d'amantes qui n'avait pas hésité à prendre la pose. Il s'est mis à chercher d'autres hommes et femmes qui avaient vécu leur homosexualité en des temps moins tolérants, dans les villes, dans les campagnes, et en a fait Les Invisibles, portrait d'une France que personne ne regarde.
« Le jour où j'ai rencontré Bernard et Jacques dans leur appartement du centre de Marseille, ils m'ont accueilli exactement comme ils sont, ici, assis côte à côte devant leur table, Bernard coupant d'emblée la parole à Jacques pour occuper l'espace et me raconter leur histoire d'amour sur un mode humoristique, décalé, avec une verve et un panache qui m'ont immédiatement projeté dans le film.
J'ai vite compris qu'il serait très intéressant de les regarder vivre, de les filmer dans leur quotidien, dans des activités toutes simples, comme de préparer le thé ou de s'habiller.
J'ai l'impression que la scène des “tourterelles” a une force particulière parce que c'est une image inédite. Elle montre une vie, un amour et des corps que l'on voit rarement dans les films. Bernard a 82 ans, Jacques 84. J'ai fait Les invisibles pour des gens comme eux. Je voulais filmer des personnes âgées qui ne sont jamais montrées, regardées, ni écoutées au cinéma ou à la télévision. Voire à la radio ou dans la presse.
Quand on parle d'eux, c'est pour évoquer la maladie d'Alzheimer ou le trou de la sécurité sociale et je voulais essayer d'inventer quelque chose de plus digne, de plus juste, sur la vieillesse, qui n'est pas forcément une déchéance ou un mouroir. Je trouve malsain que notre société ne représente pas un pan aussi important de sa population et ne la traite que par des clichés, alors qu'il est évident que les personnes âgées ont des choses à raconter et quelles sont intéressantes à regarder. Loin de l'image apaisée de la grand-mère gâteau et du grand-père qui va à la pêche, on découvre vite des hommes et des femmes dotés d'une parole libre, drôle et souvent crue. Ils sont actifs, engagés, ils ont des avis tranchés et ne sont pas forcément mesurés, ils parlent de sexualité, de désir, d'amour, toutes ces choses auxquelles on n'assimile pas la vieillesse. »
« Monique est extraordinaire car elle ne supporte pas le mensonge, ni l'hypocrisie. Comme elle le raconte ici, elle n'a jamais pu s'empêcher de dire qui elle était. Si les gens autour d'elle, au travail, au café, parlaient de leurs compagnons ou de leurs conquêtes, elle ne s'interdisait jamais de le faire aussi. Et d'évoquer la fille qu'elle venait de rencontrer ou celles qui partageaient sa vie. Les gens étaient stupéfaits. A l'époque, tout le monde savait, bien sûr, que l'homosexualité existait mais on n'en parlait pas et le vrai scandale, c'était de le revendiquer ou de l'afficher. Monique travaillait dans l'administration scolaire, elle déstabilisait et perturbait les gens autour d'elle par sa franchise, mais elle le faisait avec un tel naturel que – sans en être forcément consciente – elle a désarmé tous les opposant potentiels qui se dressaient sur son chemin. Avec la liberté de ton et l'humour qu'elle dévoile dans cette scène, elle a fait accepter qui elle était. Et elle montre qu'un individu peut avoir suffisamment de force en lui-même pour s'opposer à un système de pensée et à la morale d'une époque. »
« Pour moi, il était important de trouver un personnage comme Pierrot. Je voulais parler du monde paysan parce que l'homosexualité existe dans les campagnes et qu'on n'en parle jamais. J'ai donc mis un point d'honneur à dénicher quelqu'un qui incarnerait le monde rural et je suis tombé sur Pierrot par le biais d'une association lyonnaise. Il m'a accueilli chez lui, tel qu'il est dans le film, très “cash” et frontal. C'est une personne entière, un personnage complet, on le regarde, on l'écoute un moment et il est déjà raconté.
Ce champ où je l'ai filmé, c'est celui où il va mener les chèvres depuis l'âge de 4 ans. Il n'a jamais changé de cadre de vie. C'est un personnage intemporel et, ce qui est formidable chez lui, qui n'a pas beaucoup d'instruction, qui a quitté très tôt l'école, c'est qu'il a appris les choses de la vie dans la fréquentation et la contemplation des choses de la nature. Ça lui a permis de devenir cet être libre et de se former une philosophie de la vie qui fait presque de lui un enfant de Rousseau.
Comme Pierrot, filmé à 85 ans dans ce champ où il a passé sa vie, avec sa casquette de biais, ce soleil qui lui tape dans l'œil, les témoins des Invisibles sont des êtres accomplis. Je pense que le plaisir que les gens peuvent prendre à voir ce film vient de là : la découverte de ces gens qui sont partis de loin, qui ont accompli un long chemin et qui, au soir de leur vie, sont arrivés à bon port. Sains et sauf. »
Quant à Thérèse Clerc... elle sera avec nous pour un débat haut en couleurs !
et aussi lundi 18 à 18h30, et mardi 19 à 22h30
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et
lundi 18 février
20h15 : Romeos
de Sabine Bernardi
Allemagne/ 2011 / 1h34 / couleur / vostf
Avec Rick Okon et Maximilan Befort
Depuis le bouleversant « Boys don’t cry » de Kimberley Pierce en 1999, on attendait vainement la sortie d’un film transgenre ftm (female to male) d’exception. Ce film pourrait bien être « Romeos » ! Sabine Bernardi réalise ici son premier long métrage et nous offre un film fort et sensuel. Elle s’appuie sur un scénario intelligent qui aborde de nombreuses questions et met en scène des personnages justes et attachants. Très remarqué à Berlin et primé à Paris, « Romeos » est à découvrir absolument.
Romeos, le synopsis : Lukas, 20 ans, est en plein milieu de sa transition. Il compte les semaines qui restent avant d’en arriver à l’opération qui lui permettra de devenir enfin celui qu’il a toujours voulu être. Plein d’enthousiasme pour la vie, il arrive à Cologne pour son service volontaire et se retrouve le seul garçon logé avec les filles. Il y retrouve sa meilleure amie, Ine. Elle fréquente la scène homosexuelle de Cologne et l'entraîne avec elle. Il y fait la connaissance de Fabio (Maximilian Befort), beau latino effronté, qui accumule les plans d’un soir mais n’assume pas du tout son homosexualité dans sa famille. Fabio incarne pourtant aux yeux de Lukas le succès et la confiance en soi qu'il n'a pas encore. L'attraction entre les deux garçons grandit jusqu'au jour où…
Pour aller encore plus loin : Même si aujourd’hui les jeunes trans ont parfois la chance d’être épaulés dans leur reconstruction identitaire, la phase de transition reste difficile.
et aussi mardi 19 février à 22h
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Yossi
Un film de Eytan Fox
Avec Ohad Knoller, Lior Ashkenazi
Israel / 2012 / 1h23 / couleur / vostf
Voilà plus de vingt ans qu’Eytan Fox s'interroge sur la place des homosexuels en Israël, au sein d’un conflit qui n’en finit pas. Il n'a pas cessé de mettre en scène des personnages qui vivent leur sexualité du mieux qu’ils peuvent dans une société en évolution mais toujours bridée par le patriarcat hétérosexuel.
En 2002, Yossi & Jagger avait marqué les esprits en montrant un couple de soldats gay engagés dans la guerre contre le Liban. Jagger tombait au combat, laissant Yossi seul.
Dix ans plus tard, Yossi est devenu cardiologue, n’a pas fini son deuil et cache toujours son homosexualité à son entourage. C’est là qu’Eytan Fox le retrouve, avant un burn-out qui l’engage à prendre quelques jours de congés à Eilat, où il rencontre rapidement un jeune soldat qui effectue son service militaire et avec lequel il va peut-être pouvoir reprendre goût à la vie.
Avec Yossi, mine de rien, Eytan Fox crée un genre nouveau : la comédie romantique gay !
samedi 16 à 18h15, dimanche 17 à 21h45 et mardi 19 à 16h15
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Hors Les Murs
de David Lambert
France Belgique Canada / 2012 / 1h38
Avec Guillaume Gouix et Matila Malliarakis
Hors Les Murs, le synopsis : Paulo, un jeune pianiste, rencontre Ilir, un bassiste d'origine albanaise. Aussitôt, c’est le coup de foudre. Du jour au lendemain, Paulo quitte sa fiancée pour s'installer chez Ilir. Le jour où ils se promettent de s’aimer pour la vie, Ilir quitte la ville et ne revient plus...
Ce film est à voir un peu comme on lit un roman d'apprentisage: les maladresses des personnages, leurs hésitations, leur violence et leur souffrance, leur incapacité à sortir des murs qui les brident au point de se retrouver prisonniers de la passion, de la drogue ou de jeux risqués, jusqu'à l'expérience des murs de la prison même, nous irritent parfois, mais plus souvent nous touchent et nous émeuvent ! Paulo et Ilir, c'est l'histoire d'une éducation sentimentale moderne, c'est l'apprentissage de la perte, du chagrin et du choix.
dimanche 17 février à 20h, lundi 18 à 16h15 et mardi 19 à 18h
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En secret (titre original : Circumstances)
de Maryam Kesahrvaz
Iran / 2011 / 1h46 / couleur / vostf
avec Nikohl Boosheri, Sarah Kazemy et Reza Sixo Safal
Le film a nécessité un an de préparation et seulement 25 jours de tournage. Alors que l'histoire se déroule à Téhéran, le film a été tourné à Beyrouth car il n'était absolument pas envisageable de faire un tel film en Iran. Il a tout de même fallu mentir aux autorités libanaises pour obtenir les autorisations de tournage, en leur fournissant un scénario dépouillé de toute référence à la sexualité, à la religion et à l'Iran.
En secret, le synopsis :
Atafeh et sa meilleure amie Shirin sont deux jeunes filles de Téhéran. Elles fréquentent des soirées underground et profitent de leur jeunesse. Un jour Mehran, le frère d'Atafeh, revient s'installer à la maison : il est devenu membre de la police des mœurs et côtoie de plus en plus la mosquée du quartier. Dans une société iranienne très conservatrice, une histoire d'amour naît entre les deux femmes. Mais Atafeh et Shirin sont peu à peu rattrapées par la dure réalité de leur pays...
vendredi 15 février à 18h et mardi 19 à 20h30
Note: la grille horaire sera publiée en fin de mois